Majola
De : Caroline Darnay
Mise en scène : Caroline Darnay
Avec : Caroline Darnay
Marc Francesco Duret
Duncan Talhouët

Lumières: Anne Gayan
Musique: Pierre Audiger
Collaboration artistique: Olivier Leymarie, Bérénice de Petiville
Photographe: Cyprien Leym / affiche Marianne Seguin

Production: L'impertinente

Avec le soutien de l’Athénée - Le Petit Théâtre de Rueil-Malmaison et de L'Espace Bernard Dague, à Louvres (95)
Durée : 1h15

PROGRAMMATION

Date : 8 avril au 20 mai 2024, tous les lundis 21h
Lieu : Essaïon, Paris
Relâche :
Prochainement : *Le 28 janvier 2025: Petit Théâtre de l'Athénée, Rueil Malmaison (92)
*Le 5 avril 2025: l'Espace Bernard Dague, Louvres (95)

Résumé :

LES VISAGES DE MAJOLA
Au début des années 80. Oskar Schindler est considéré comme l’un des héros de la Seconde Guerre Mondiale.
Dans un palace de Munich, un journaliste américain, ancien combattant, et son cameraman d’origine juive rencontrent la veuve d’Amon Göth, le commandant du camp de concentration de Plaszow d’où ont été sauvés les prisonniers de la liste de Schindler.
Est-elle une héroïne ? Une criminelle ? Une victime ? Un monstre ? Après un an de vie commune avec le « Boucher d’Hitler » et près de quarante ans d’anonymat, Irène Kalder va leur livrer sa vérité et les forcer à dévoiler la leur.

NOTE D'INTENTION
Ruth Irène Kalder a donné deux interviews majeures au début des années 80. La première à un universitaire israélien, Tom Segev, pour sa thèse Soldiers of Evil : the Commandants of the Nazi Concentration Camps où il s’intéresse exclusivement à Amon Göth et est hostile à Irène qu’il dépeint comme une actrice manipulatrice et maniérée. La seconde, en janvier 1983, à un journaliste sud-africain, Jon Blair. Il la filme à son domicile dans le cadre de son documentaire Schindler et l’interroge sur sa participation aux évènements de Plaszow et sa relation avec Göth qu’elle a toujours refusé de voir comme un monstre. A la fin de l’interview, Jon Blair lui laissa le dossier du procès de Göth, avec les témoignages des survivants. Elle se donna la mort deux jours plus tard.
Qui était Irène Kalder ? Une aspirante actrice, prise dans la tornade de la guerre ? La secrétaire d’Oskar Schindler qui la présenta à Amon Göth dans l’espoir qu’elle facilite le transfert de prisonniers vers son usine ? L’amante du « Boucher d’Hitler » ? La femme qui sauva plusieurs prisonniers depuis la maison même du commandant du camp ? Celle qui nia jusqu’au bout avoir connu les activités de son mari, qui vécut dans l’anonymat pendant près de quarante ans, dont la fille puis la petite fille découvrirent le passé par hasard ? Une héroïne ? Un monstre ?
Quels sont les visages de Majola ?
Pourquoi cette histoire, découverte par hasard aussi, pendant le confinement, m’a touchée à tel point que je n’ai eu de cesse de vouloir entendre la voix d’Irène Kalder ?
Il y a quelques années, j’étais en Normandie, toujours par hasard, pendant les célébrations de l’anniversaire du Débarquement. Parmi les visiteurs en âge d’avoir connu la guerre se trouvaient des Français, beaucoup d’Américains et quelques Allemands. Mon compagnon d’alors, Français d’origine juive ashkénaze, m’avoua qu’il regardait tous les Américains avec reconnaissance et tous les Allemands avec inquiétude. Je me souviens lui avoir dit « Et si, parmi les Américains que tu vois certains ne s’étaient pas battus et si, parmi les Allemands, certains étaient des Justes ? »
Je me souviens aussi avoir regardé les Français d’un certain âge en me demandant qui s’était battu et qui avait dénoncé ses voisins. Parmi ces gens qui vivaient ensemble, riaient, voyageaient, faisaient leurs courses, qui étaient les héros ? Qui étaient les criminels ? Que sait-t-on des membres de sa propre famille, quand ils ne vous ont jamais montré qu’un seul visage ? Beaucoup d’amis de ma génération ont des parents qui ont connu des guerres, qui sont allés au combat, qui ont tué ou vu tuer. Combien d’entre eux montraient au monde un visage acceptable ? Combien d’entre eux étaient réellement indemnes ? Combien d’entre eux ont nié la vérité, enfoui le passé, continué quand même ?
Et si la vérité était plus complexe qu’une simple question de blanc ou de noir ? Et si tous les visages de Majola étaient le vrai ?
Caroline Darnay

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